Olympe de Gouges (1748 – 1793)
Résumé rapide
Olympe de Gouges (1748 – 1793) est un dramaturge figure majeure de l'histoire. Né à Montauban, Royaume de France, Olympe de Gouges a marqué son époque par publication de la déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (1791).
Naissance
7 mai 1748 Montauban, Royaume de France
Décès
3 novembre 1793 Paris, Première République française
Nationalité
Française
Occupations
Biographie complète
Origines et Enfance
Née Marie Gouze le 7 mai 1748 à Montauban, Olympe de Gouges est la fille d’Anne-Olympe Mouisset et, selon la rumeur, du marquis Jean-Jacques Lefranc de Pompignan. Son père légal, Pierre Gouze, est boucher. Elle grandit dans une ville prospère du Languedoc marquée par l’activité marchande et par le jansénisme. Éduquée de façon rudimentaire, elle apprend néanmoins à lire et à écrire, fréquente les salons provinciaux et se forge une curiosité vive pour la littérature. Mariée à dix-sept ans à Louis-Yves Aubry, elle devient veuve dès 1766, situation qui lui laisse la liberté de refuser le remariage imposé par sa famille. Cette indépendance précoce nourrit un tempérament frondeur. Elle quitte Montauban avec son fils Pierre en 1770 pour Paris, où elle adopte le nom d’Olympe de Gouges afin de se créer une identité d’autrice et de femme de lettres. Le changement patronymique participe d’une stratégie sociale : se distinguer dans les cercles littéraires en revendiquant une noblesse imaginaire destinée à crédibiliser sa voix dans un monde encore dominé par les hommes.
Contexte Historique
Le dernier tiers du XVIIIe siècle français est traversé par des tensions économiques, politiques et intellectuelles. Les idées des Lumières, le débat sur l’esclavage colonial, l’essor des sociétés de pensée et des loges maçonniques offrent à une femme autodidacte comme Olympe un espace de prise de parole nouveau. Les salons parisiens, le théâtre de la Comédie-Française et la presse politique deviennent les vecteurs d’une opinion publique en gestation. Lorsque la crise financière de 1787–1789 débouche sur les États généraux, la question de la souveraineté populaire et des droits naturels émerge au centre des discussions. Olympe suit de près les écrits de Rousseau, Condorcet et Raynal, tout en critiquant leurs limites quant à l’égalité des sexes. Elle s’inscrit aussi dans le mouvement abolitionniste européen, aux côtés de la Société des Amis des Noirs, qui dénonce les atrocités commises dans les colonies antillaises.
Ministere Public
À Paris, Olympe de Gouges s’essaie d’abord au roman avec "Mémoires de Madame de Valmont" avant de se tourner vers le théâtre. Sa pièce "Zamore et Mirza ou l’esclavage des Noirs", écrite en 1784, propose une dénonciation frontale de la traite. Jouée finalement en 1789 à la Comédie-Française après plusieurs années de censure, elle provoque la colère des planteurs et met en lumière la capacité de l’autrice à lier art dramatique et combat politique. Parallèlement, Olympe rédige des brochures adressées aux acteurs du pouvoir : "Lettre au peuple", "Remontrances au peuple et à Messieurs les députés", "Réflexions sur les hommes noirs". Elle plaide pour la création de maisons de maternité, l’aide aux indigents, et réclame la fin des violences conjugales. La presse lui offre un espace pour diffuser ses mémoires, souvent distribués sous forme de placards dans les rues de Paris et devant l’Assemblée nationale.
Enseignement et Message
Les écrits d’Olympe de Gouges reposent sur une philosophie naturaliste des droits universels. Elle soutient que la loi doit être l’expression de la volonté générale des deux sexes, et que la représentation politique sans les femmes demeure illégitime. Dans sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (septembre 1791), elle reprend point par point le texte de 1789 pour y inscrire l’égalité en matière de citoyenneté, de propriété, d’accès aux charges publiques et de liberté d’expression. Son message s’étend à l’abolition de l’esclavage, à la reconnaissance des enfants naturels et à la responsabilité des dirigeants devant le peuple. Elle réclame des référendums locaux, un contrat social révisable et l’instruction obligatoire. Pour elle, la vertu civique résulte d’une éducation partagée, d’où l’importance d’inclure les femmes dans les clubs et gardes nationales.
Activite En Galilee
Si ses actions se concentrent principalement à Paris, Olympe de Gouges entretient des correspondances avec les provinces et suit de près la situation de Montauban, ville où subsistent des réseaux jansénistes hostiles à ses prises de position. Elle contribue à l’émergence d’un maillage provincial en faisant circuler ses pamphlets, relayés par des imprimeurs de Bordeaux et de Toulouse. Ses voyages vers les Bains d’Enghien ou vers les environs d’Orléans nourrissent sa réflexion sur la misère rurale. Elle y observe la condition des femmes paysannes et recommande des ateliers publics, inspirée par les projets philanthropiques du duc d’Orléans. Même si elle n’appartient à aucun club provincial, son nom circule parmi les sociétés populaires qui débattent des réformes sociales.
Montee A Jerusalem et Conflit
La Révolution radicalise les positions d’Olympe. Favorable à une monarchie constitutionnelle, elle condamne l’exécution de Louis XVI et publie en novembre 1792 "Les Trois Urnes", plaidoyer pour un référendum national offrant le choix entre république, fédéralisme ou monarchie. Ce texte, jugé hostile aux Montagnards, la place dans le camp girondin. Elle dénonce la dictature de la Commune de Paris, défend le droit des ennemis politiques à un procès équitable et s’oppose à l’usage de la guillotine comme outil de gouvernement. Arrêtée le 20 juillet 1793 pour avoir placardé une affiche invitant les citoyens à choisir la forme de gouvernement, elle est incarcérée à la Conciergerie. Sa défense écrite, "Olympe de Gouges au Tribunal révolutionnaire", revendique la liberté d’opinion et l’égalité devant la justice. Condamnée pour avoir tenté de rétablir la monarchie et pour ses relations supposées avec les Girondins, elle est guillotinée le 3 novembre 1793, laissant un avertissement contre les dérives autoritaires de la Terreur.
Sources et Temoinages
Les historiens disposent d’un corpus substantiel de textes imprimés par Olympe de Gouges entre 1788 et 1793 : pièces de théâtre, brochures politiques, lettres ouvertes aux législateurs. Les archives parlementaires conservent les débats suscités par "Zamore et Mirza" et par ses pétitions aux Assemblées. Les dossiers judiciaires du Tribunal révolutionnaire détaillent son interrogatoire, les témoignages des commissaires et la sentence prononcée par Fouquier-Tinville. Les correspondances privées, notamment celles de l’abbé Genty ou de la marquise de Montesson, offrent des portraits contrastés de son caractère. Des journaux comme "Le Moniteur universel", "Le Patriote français" et "Les Révolutions de Paris" relatent les controverses entourant ses interventions publiques. Les historiens modernes exploitent ces sources croisées pour reconstituer la chronologie de ses engagements et mesurer la réception de son féminisme avant la lettre.
Interpretations Historiques
Longtemps marginalisée par l’historiographie du XIXe siècle, Olympe de Gouges est redécouverte au XXe siècle par les historiennes féministes telles que Simone de Beauvoir, puis par les travaux de Catherine Marand-Fouquet, Olivier Blanc ou Stéphanie Genand. Ces études soulignent la cohérence de son programme républicain et sa capacité à articuler la question des droits des femmes avec celle des populations colonisées. Les historiens débattent de son influence sur les Girondins et sur la Société des Amis des Noirs. Certains la décrivent comme une intellectuelle autodidacte visionnaire ; d’autres insistent sur ses contradictions entre défense de l’ordre social et radicalisme démocratique. Les recherches récentes, soutenues par l’édition critique de ses œuvres complètes, montrent qu’elle préfigure des revendications modernes telles que l’égalité salariale ou la représentation paritaire.
Heritage
Le legs d’Olympe de Gouges se manifeste dans la mémoire républicaine et dans les mouvements féministes contemporains. Son nom est inscrit au Panthéon symbolique des héroïnes françaises, avec des rues, écoles et prix littéraires qui perpétuent son combat. Sa Déclaration des droits de la femme inspire les suffragettes du XIXe siècle, les militantes de la Deuxième vague féministe et les juristes travaillant sur l’égalité constitutionnelle. Ses textes abolitionnistes sont mobilisés par les historiens de l’Atlantique pour montrer l’interconnexion des luttes contre la traite et pour l’égalité civique. En 1989, lors du bicentenaire de la Révolution, la République française lui rend hommage officiellement, reconnaissant son rôle de pionnière dans la défense des droits humains universels.
Réalisations et héritage
Principales réalisations
- Publication de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (1791)
- Militantisme abolitionniste avec la pièce "Zamore et Mirza ou l’esclavage des Noirs"
- Plaidoyer pour le suffrage universel et la démocratie directe
- Promotion de réformes sociales en faveur des femmes, des enfants naturels et des plus démunis
Héritage historique
Pionnière du féminisme français, Olympe de Gouges relie les combats contre l’esclavage, pour l’égalité des sexes et pour la démocratie participative. Son nom demeure un symbole pour les défenseuses et défenseurs des droits humains.
Chronologie détaillée
Événements majeurs
Naissance
Naissance de Marie Gouze à Montauban, dans une famille de la petite bourgeoisie artisanale
Veuvage et départ pour Paris
Devenue veuve, elle quitte Montauban et s’installe à Paris avec son fils
Rédaction de "Zamore et Mirza"
La pièce abolitionniste est achevée et soumise à la Comédie-Française
Premières interventions révolutionnaires
Publication de mémoires politiques adressés à l’Assemblée nationale et représentation de sa pièce
Déclaration des droits de la femme
Diffusion de sa Déclaration appelant à l’égalité civique des femmes
Procès et exécution
Condamnée par le Tribunal révolutionnaire et guillotinée à Paris
Chronologie géographique
Citations célèbres
« La femme a le droit de monter sur l’échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la Tribune. »
« La femme naît libre et demeure égale à l’homme en droits. »
« Si les femmes ont le droit de monter sur l’échafaud, elles doivent avoir celui de monter à la tribune. »
Liens externes
Questions fréquentes
Quand est née et morte Olympe de Gouges ?
Elle est née le 7 mai 1748 à Montauban et est exécutée le 3 novembre 1793 à Paris, pendant la Terreur révolutionnaire.
Pourquoi est-elle célèbre ?
Pour sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (1791), ses pièces abolitionnistes et ses plaidoyers pour la démocratie directe.
Quel était son engagement vis-à-vis de l’esclavage ?
Elle milite activement contre la traite et l’esclavage, notamment dans la pièce "Zamore et Mirza ou l’esclavage des Noirs" et dans des mémoires adressés à la Société des Amis des Noirs.
Quels étaient ses principaux adversaires politiques ?
Elle s’oppose aux Montagnards jacobins, critique Robespierre et Marat, et soutient une monarchie constitutionnelle puis un exécutif élu.
Existe-t-il des sources directes sur sa vie ?
Ses pièces, pamphlets, lettres aux clubs révolutionnaires, ainsi que les archives judiciaires de son procès, constituent les sources primaires essentielles.
Sources et bibliographie
Sources primaires
- Olympe de Gouges — Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (1791)
- Olympe de Gouges — Les Trois Urnes (1793)
- Archives du Tribunal révolutionnaire — Dossier Olympe de Gouges
- Société des Amis des Noirs — Mémoire sur l’abolition de la traite (1789)
Sources secondaires
- Olivier Blanc — Olympe de Gouges : Une femme libre ISBN: 9782020114598
- Catherine Marand-Fouquet — Olympe de Gouges ISBN: 9782251442385
- Lynn Hunt — The Family Romance of the French Revolution ISBN: 9780520214881
- Stéphanie Genand — Olympe de Gouges, une femme en Révolution ISBN: 9782818506346
- Joan Wallach Scott — Only Paradoxes to Offer: French Feminists and the Rights of Man ISBN: 9780674639271
- Raymonde Monnier — Les discours de la Révolution française ISBN: 9782070342229
Références externes
Voir aussi
Personnages connexes
Jean-Jacques Rousseau
Philosophe, écrivain et théoricien politique des Lumières
Marie-Antoinette d’Autriche
Reine de France et de Navarre
Napoléon Bonaparte
Général, Premier Consul et Empereur des Français
Victor Hugo
Écrivain, poète et homme politique du XIXe siècle
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