Périclès (vers 495 av. J.-C. – 429 av. J.-C.)

Résumé rapide

Périclès (vers 495 av. J.-C. – 429 av. J.-C.) est un stratège figure majeure de l'histoire. Né à Athènes, Attique, Grèce antique, Périclès a marqué son époque par transformation de la ligue de délos en empire athénien.

Lecture: 28 min Mis à jour: 24/09/2025
Portrait réaliste de Périclès portant un casque corinthien, manteau d'hoplite, regard déterminé, lumière inspirée de la statuaire grecque classique.
À la une

Naissance

495 av. J.-C. Athènes, Attique, Grèce antique

Décès

429 av. J.-C. Athènes, Attique, Grèce antique

Nationalité

Athénienne

Occupations

Stratège Homme d'État Orateur Patron des arts

Biographie complète

Origines et Enfance

Périclès naît dans le dème de Cholargos, au nord d'Athènes, d'un mariage entre Xanthippe, vainqueur de Mycale, et Agaristé, issue des Alcméonides. Les sources antiques, notamment Plutarque, insistent sur la rigueur de son éducation : musique avec Damon, philosophie naturelle avec Zénon d'Élée puis Anaxagore, qui l'initia à une vision rationnelle du cosmos. Le jeune Périclès apprit l'art oratoire en observant Thémistocle et Cimon, mais conserva longtemps une réserve aristocratique qui lui valut le surnom de « l'Olympien » pour sa dignité impassible. Ses origines aristocratiques n'empêchèrent pas une sensibilité aux aspirations démocratiques héritées des réformes de Clisthène. La présence d'Aspasie de Milet dans son entourage intellectuel dès les années 450 confirme l'ouverture de Périclès aux cercles ioniens et à une culture raffinée qui mêlait poésie, philosophie et rhétorique. Cette formation polyvalente forgea un dirigeant capable de conjuguer tradition et innovation. Le contexte familial fut pourtant marqué par les tumultes politiques : Xanthippe avait été ostracisé pour son opposition à l'aristocratie laconisante, puis rappelé en 480 pour diriger la flotte contre les Perses. Cette expérience d'exil et de retour renforça chez Périclès la conviction que la participation civique devait être élargie afin d'éviter les factions exclusives. Les historiens modernes insistent sur la façon dont cette trajectoire fit de lui un aristocrate converti aux principes démocratiques sans renoncer à une conception exigeante du leadership.

Contexte Historique

Au début du Ve siècle av. J.-C., Athènes sort triomphante des guerres médiques mais demeure confrontée à la menace perse et à la rivalité spartiate. La Ligue de Délos, confédération navale fondée en 478 sous la direction d'Athènes, sécurise les routes maritimes de l'Égée grâce aux tributs collectés auprès des cités alliées. Toutefois, cette alliance tend progressivement vers l'hégémonie athénienne, les défections étant sévèrement réprimées, comme à Naxos ou Thasos. Le système politique athénien repose sur l'Ecclésia (assemblée), la Boulè (Conseil des Cinq-Cents) et les tribunaux populaires. Les réformes d'Éphialte, assassinées en 461, transfèrent des compétences judiciaires de l'Aréopage aux jurys tirés au sort, ouvrant la voie à un pouvoir accru des stratèges élus. Dans ce cadre, Périclès s'impose comme le principal animateur de la vie civique. Son époque est aussi marquée par les tensions sociales, les transformations économiques liées à l'empire maritime et l'émergence d'un public avide de spectacles dramatiques, ce qui explique son investissement dans les concours théâtraux et la protection des artistes. Les historiens contemporains soulignent que l'âge de Périclès coïncide avec l'affirmation de la rationalité politique, l'écriture de la tragédie attique (Eschyle, Sophocle, Euripide) et la diffusion des sophistes. Athènes devient un laboratoire d'expériences civiques, où l'iségoria (égalité de parole) et l'isonomie (égalité devant la loi) sont revendiquées mais pas toujours appliquées aux métèques et aux femmes. Périclès navigue entre ces idéaux et les contraintes impériales, cherchant à concilier la participation citoyenne avec une direction cohérente de l'État.

Ministere Public

La carrière publique de Périclès commence véritablement après la mort de Cimon, son rival aristocratique, et l'assassinat d'Éphialte. Élu stratège presque continuellement de 443 à 429, il oriente l'assemblée vers une politique qui favorise les citoyens modestes : rémunération des jurés (misthos), indemnités pour assister aux fêtes religieuses, distribution des terres confiscées aux alliés rebelles. Ces mesures, financées par les tributs de la Ligue de Délos, visaient à stabiliser la démocratie directe en permettant aux citoyens pauvres de participer aux institutions. Périclès veille également à renforcer les infrastructures civiques : construction des Longs Murs reliant Athènes à son port du Pirée, maintenance de la flotte trière, colonisation (cleruchies) dans les îles stratégiques. Sur le plan diplomatique, il négocie la paix de Trente Ans avec Sparte (446/445), qui garantit une trêve fragile entre les grandes puissances grecques. Son influence sur l'Assemblée est attestée par Thucydide, qui souligne sa capacité à conduire la foule sans se laisser entraîner par ses passions. Sa rhétorique mesurée et son autorité personnelle lui permettent d'imposer des stratégies à long terme, même face aux démagogues émergents comme Cléon.

Enseignement et Message

Les discours de Périclès, tels que l'oraison funèbre rapportée par Thucydide, composent un véritable programme civique. Il y exalte la démocratie athénienne comme un modèle où la liberté politique s'allie à la responsabilité collective. L'éloge des vertus civiques — courage, modération, sens de la loi — s'accompagne d'un appel à profiter des biens culturels sans tomber dans l'oisiveté. Périclès défend l'idée que la grandeur d'Athènes repose sur l'engagement volontaire de ses citoyens, la générosité envers les alliés loyaux et la capacité à soutenir des dépenses considérables pour les arts et la religion. Son message insiste aussi sur la mémoire : honorer les morts pour inciter les vivants à poursuivre l'effort. À travers les dithyrambes, concours dramatiques et cérémonies, il façonne une identité commune. Bien que n'étant pas philosophe, Périclès partage avec Anaxagore une vision rationnelle qui relativise les présages, ce qui choqua certains contemporains. Il promut une pédagogie civique, invitant chacun à se former par l'expérience politique plutôt que par la naissance. Cette orientation influença durablement l'idéal démocratique athénien, même si les critiques comiques (Aristophane) le caricaturèrent en chef populiste profitant des caisses fédérales.

Activite En Galilee

Sous ce titre, il convient de replacer l'activité de Périclès dans l'Attique et l'empire maritime. Ses principales réalisations se situent à Athènes, au Pirée, sur l'Acropole et dans les îles de la mer Égée. Il supervise les chantiers du Parthénon (447-432), des Propylées, du temple d'Athéna Nikè, ainsi que la statue chryséléphantine d'Athéna Parthénos sculptée par Phidias. Il encourage les établissements coloniaux (cleruchies) à Éubée, à Samos après la révolte de 440-439, et dans la Chersonèse de Thrace, consolidant les voies de blé vers la mer Noire. Dans le domaine militaire, Périclès assure des expéditions navales contre les récalcitrants, tout en évitant les engagements terrestres directs avec Sparte. Son activité se manifeste aussi dans la promotion de l'hégémonie culturelle : subvention des tragédiens, ouverture du théâtre de Dionysos à des expériences artistiques novatrices. Il accueille dans son cercle des figures comme Phidias, Sophocle, Hérodote, Hippodamos de Milet (urbaniste du Pirée), donnant à Athènes une aura cosmopolite. Sa relation avec Aspasie contribue à l'image d'une cité ouverte aux talents étrangers, malgré la loi de 451 restreignant la citoyenneté aux enfants de deux parents athéniens.

Montee A Jerusalem et Conflit

L'équivalent pour Périclès réside dans sa confrontation avec Sparte et ses alliés, culminant avec l'éclatement de la guerre du Péloponnèse en 431. Malgré la paix de Trente Ans, les tensions avec Corinthe, Mégare et Potidée dégénèrent. Périclès soutient l'embargo économique contre Mégare (décret mégarien), provoquant l'irritation spartiate. Lorsque la guerre devient inévitable, il propose une stratégie de repli derrière les Longs Murs, misant sur la supériorité navale et évitant de risquer l'armée hoplitique sur terre. Cette politique provoque la colère de nombreux ruraux attiques, contraints d'abandonner leurs fermes pour se réfugier dans la ville surpeuplée. La peste de 430-429, probablement le typhus ou la fièvre typhoïde, frappe une population densifiée et cause des dizaines de milliers de morts, affaiblissant l'autorité de Périclès. Il est brièvement destitué, condamné à une amende, puis rappelé en raison de son expertise. Ses derniers discours, rapportés par Plutarque, montrent un chef affaibli mais convaincu d'avoir suivi la meilleure ligne stratégique. Sa mort en 429 laisse Athènes divisée et ouvre la voie à des leaders plus impulsifs, accentuant les difficultés militaires ultérieures.

Sources et Temoinages

Les sources principales sur Périclès sont les Histoires de Thucydide, témoin direct de la guerre du Péloponnèse, et la Vie de Périclès de Plutarque, rédigée au IIe siècle apr. J.-C. Les comédies d'Aristophane fournissent un contrepoint satirique, tandis que Diodore de Sicile et les inscriptions épigraphiques (décrets, comptes de construction) complètent le dossier. Les historiens modernes (Donald Kagan, Vincent Azoulay, Loren Samons) croisent ces documents avec les données archéologiques des chantiers de l'Acropole. Les études sur la statue de Phidias, les carrières de marbre pentélique, les comptes financiers conservés sur stèles révèlent la complexité administrative du programme péricléen. Les inscriptions sur les cleruchies et les alliances témoignent de la structuration impériale. Enfin, les papyri et lexiques antiques permettent de reconstituer les décrets attribués à Périclès, tels que la loi sur la citoyenneté de 451-450.

Interpretations Historiques

Depuis le XIXe siècle, l'historiographie a oscillé entre l'image du démocrate visionnaire et celle du proto-impérialiste. George Grote fit de Périclès le champion de la démocratie éclairée, tandis que critiques comme Eduard Meyer soulignaient la contradiction entre les principes égalitaires et la domination sur les alliés. Les recherches récentes insistent sur la pluralité de ses motivations : consolidation d'un empire nécessaire pour financer la démocratie, volonté de créer une culture civique pérenne, mais aussi défense des intérêts athéniens face aux menaces extérieures. Vincent Azoulay a montré que Périclès utilisait la festivalisation de la vie civique pour absorber les tensions sociales, transformant les citoyens en spectateurs actifs de la grandeur athénienne. Loren Samons souligne son pragmatisme stratégique, parfois critiqué pour avoir négligé la campagne terrestre. Les débats contemporains portent également sur le rôle d'Aspasie, parfois idéalisée comme inspiratrice de sa politique étrangère. Ainsi, Périclès demeure une figure à la fois exemplaire et paradoxale, incarnant les ambiguïtés de la démocratie impériale.

Heritage

L'héritage de Périclès se mesure dans la postérité de la démocratie athénienne, dans l'architecture de l'Acropole et dans l'idéal civique transmis à travers les siècles. L'oraison funèbre, reprise dans les anthologies politiques, inspire les discours modernes sur la liberté et le sacrifice. Le Parthénon, restauré partiellement, reste le symbole mondial de la civilisation classique. Les institutions financières et juridiques mises en place sous sa direction ont servi de référence aux penseurs politiques de l'époque moderne, de Montesquieu à Jefferson. Dans l'enseignement contemporain, Périclès incarne la capacité d'une cité à mobiliser ses ressources pour un projet culturel ambitieux. Les débats sur l'impérialisme et la démocratie trouvent en lui un terrain fertile pour réfléchir aux limites du pouvoir majoritaire. Sa figure est omniprésente dans les études d'histoire ancienne, les analyses de stratégie militaire et les réflexions sur la communication politique.

Réalisations et héritage

Principales réalisations

  • Transformation de la Ligue de Délos en empire athénien
  • Programme architectural de l'Acropole incluant le Parthénon
  • Institution du misthos pour les jurés et magistrats populaires
  • Stratégie des Longs Murs et suprématie navale athénienne

Héritage historique

Figure emblématique de l'âge d'or athénien, Périclès laisse un héritage politique et culturel qui a façonné la pensée démocratique, l'architecture classique et l'idéal civique dans l'Occident et au-delà.

Chronologie détaillée

Événements majeurs

-495

Naissance

Naît à Athènes dans le dème de Cholargos

-461

Ascension politique

Après la mort d'Éphialte, s'impose comme leader du parti démocratique

-454

Transfert du trésor de Délos

Installe le trésor fédéral à Athènes et lance les indemnités civiques

-447

Programme de l'Acropole

Inaugure la construction du Parthénon, dirigée par Phidias et Ictinos

-431

Guerre du Péloponnèse

Prononce l'oraison funèbre et met en œuvre la stratégie défensive

-429

Décès

Meurt à Athènes pendant la peste

Chronologie géographique

Citations célèbres

« Notre cité entière est une école pour la Grèce. »

— Périclès

« Nous aimons le beau avec simplicité et la sagesse sans mollesse. »

— Périclès

« Le secret du bonheur est la liberté, et le secret de la liberté est le courage. »

— Périclès

Questions fréquentes

Il est né autour de 495 av. J.-C. et est mort en 429 av. J.-C., durant la deuxième année de la guerre du Péloponnèse.

Il fut stratège presque sans interruption pendant plus de quinze ans, dirigeant la politique intérieure, extérieure et culturelle de la cité.

Il patronna la reconstruction de l'Acropole, le Parthénon, les Propylées, ainsi que des théâtres et stoas destinés à magnifier Athènes.

Les tributs de la Ligue de Délos, transférés à Athènes, ainsi que des taxes sur le commerce maritime, permirent de soutenir les chantiers et les salaires civiques.

Ses contemporains admiraient son éloquence mais critiquaient la domination athénienne sur les alliés et la centralisation des richesses au profit de la cité mère.

Sources et bibliographie

Sources primaires

  • Thucydide — Histoire de la guerre du Péloponnèse
  • Plutarque — Vie de Périclès
  • Inscriptions athéniennes — Comptes de l'Acropole (IG I³ 436-451)

Sources secondaires

  • Donald Kagan — The Peloponnesian War ISBN: 9780142004371
  • Vincent Azoulay — Périclès : La démocratie athénienne à l'épreuve ISBN: 9782081278589
  • Loren J. Samons — What's Wrong with Democracy? From Athenian Practice to American Worship ISBN: 9780521525246
  • Sarah B. Pomeroy et al. — Ancient Greece: A Political, Social, and Cultural History ISBN: 9780199846047

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