Rosalind Franklin (1920 – 1958)

Résumé rapide

Rosalind Franklin (1920 – 1958) est un biophysicienne figure majeure de l'histoire. Né à Notting Hill, Londres, Royaume-Uni, Rosalind Franklin a marqué son époque par photographie de diffraction photo 51 révélant la géométrie de l’adn b.

Lecture: 28 min Mis à jour: 24/09/2025
Portrait réaliste de Rosalind Franklin, cheveux bruns courts ondulés, regard déterminé, blouse de laboratoire des années 1950, lumière douce évoquant un studio scientifique.
À la une

Naissance

25 juillet 1920 Notting Hill, Londres, Royaume-Uni

Décès

16 avril 1958 Chelsea, Londres, Royaume-Uni

Nationalité

Britannique

Occupations

Biophysicienne Cristallographe aux rayons X Chercheuse en chimie physique Exploratrice de structures moléculaires

Biographie complète

Origines et Enfance

Rosalind Elsie Franklin naît le 25 juillet 1920 dans une famille juive aisée de Londres, engagée dans la philanthropie et l’éducation. Son père, Ellis Arthur Franklin, est banquier et professeur de physique appliquée, tandis que sa mère, Muriel Frances Waley, encourage les activités culturelles et scientifiques de ses enfants. Dès l’enfance, Rosalind manifeste une curiosité pour les expériences et un goût prononcé pour la précision. Elle fréquente la St Paul’s Girls’ School, l’un des rares établissements londoniens à offrir aux jeunes filles un enseignement scientifique avancé. Là, elle se distingue par son intérêt pour les mathématiques, la chimie et les langues, préparant son orientation future vers la recherche. La Seconde Guerre mondiale marque ses années de formation : elle s’implique dans les services de défense civile tout en poursuivant ses études. Son admission au Newnham College de Cambridge en 1938 confirme sa détermination. À l’université, elle étudie la chimie naturelle et participe à des travaux pratiques qui renforcent sa rigueur méthodologique, malgré les barrières encore présentes pour les femmes dans le monde académique britannique.

Contexte Historique

La première moitié du XXe siècle voit la biologie se transformer sous l’impulsion des progrès physico-chimiques. Les techniques de diffraction des rayons X, développées par les Bragg, deviennent essentielles pour visualiser la matière cristalline. En parallèle, la guerre modifie les priorités scientifiques : la chimie des combustibles, la surveillance des matériaux et la radiographie gagnent en importance stratégique. Dans ce contexte, les laboratoires britanniques et français investissent dans des instruments sophistiqués, favorisant l’émergence d’une nouvelle génération de cristallographes. Cependant, les carrières féminines restent entravées : postes temporaires, salaires inférieurs et exclusion de certains clubs de recherche limitent la reconnaissance des chercheuses. Rosalind Franklin doit composer avec ces contraintes tout en s’affirmant dans un environnement souvent hostile aux femmes, notamment à Cambridge et au King's College. Malgré tout, le besoin de compétences en diffraction et la raréfaction des spécialistes durant la guerre ouvrent des opportunités qu’elle saisit avec une détermination remarquable.

Ministere Public

Après Cambridge, Franklin obtient en 1942 un poste au British Coal Utilisation Research Association (BCURA), où elle applique la cristallographie à l’étude des charbons. Ses travaux décrivent la porosité et la structure des carbones, contribuant à l’amélioration des combustibles et à la mise au point des filtres à haute température. Ces recherches débouchent sur plusieurs articles, un rapport confidentiel pour le gouvernement britannique et une thèse soutenue en 1945 sur la microstructure du charbon. Grâce à une bourse du British Council, elle rejoint ensuite en 1947 le Laboratoire central des services chimiques de l’État (CNRS) à Paris. Sous la direction de Jacques Mering, elle perfectionne la technique de diffraction des rayons X appliquée aux solides désordonnés. Le séjour parisien est décisif : Franklin y découvre un milieu scientifique plus collaboratif et moins discriminant. Ses travaux sur les carbones amorphes font autorité et consolident sa réputation de spécialiste de la diffraction.

Enseignement et Message

Invitée à rejoindre le King's College London en 1951, Franklin est chargée de moderniser l’unité de diffraction des rayons X du laboratoire de biophysique. Elle y applique une approche méthodique : perfectionnement des préparations de fibres d’ADN, contrôle de l’hydratation, amélioration des caméras et des temps d’exposition. Avec l’assistance de la doctorante Raymond Gosling, elle distingue deux formes de l’ADN (A et B) et mesure précisément les paramètres de maille de l’hélice B. Son ethos scientifique repose sur la prudence et la validation expérimentale. Franklin refuse les hypothèses non étayées et insiste sur l’interprétation directe des diagrammes. Cette exigence, parfois perçue comme froide, traduit surtout un respect pour la preuve. Elle rédige des notes détaillées, discute les erreurs potentielles et plaide pour l’intégration des données chimiques et physico-mathématiques. Sa rigueur inspire de nombreuses chercheuses et sert aujourd’hui de modèle dans la conduite de projets interdisciplinaires.

Activite En Galilee

Les tensions au King's College – liées à la hiérarchie, au climat sexiste et aux conflits de personnalité – poussent Franklin à envisager un nouvel environnement. En 1953, elle accepte l’offre de John Desmond Bernal pour rejoindre le Birkbeck College. Elle y prend la tête d’une équipe dédiée à la virologie structurale, emmenant avec elle l’expérience acquise sur l’ADN et ses collaborateurs les plus proches. Au Birkbeck, Franklin s’attaque aux virus de la mosaïque du tabac (TMV) et de la poliomyélite. Elle met au point des techniques de préparation et de diffraction sur fibres virales, démontrant que le TMV possède une structure hélicoïdale avec ARN central. Ses travaux, menés avec Aaron Klug et Kenneth Holmes, établissent un lien entre structure et infectivité, ouvrant la voie à la biologie structurale moderne des virus.

Montee A Jerusalem et Conflit

La période 1951–1953 au King's College reste marquée par le conflit autour de l’ADN. Sans son accord explicite, Maurice Wilkins montre la Photo 51 à James Watson, qui l’utilise avec Francis Crick pour consolider leur modèle de double hélice. Bien que Franklin prépare des articles indépendants détaillant ses résultats, son interprétation prudente et son départ programmé retardent la publication. Lorsque Nature publie en avril 1953 les articles de Watson-Crick et de Wilkins-Gosling, Franklin y voit son travail résumé mais non pleinement crédité. Ce différend illustre les pratiques ambiguës du partage de données dans les laboratoires britanniques d’après-guerre. Si Franklin n’intente aucune action et continue ses recherches, la reconnaissance de sa contribution reste partielle durant plusieurs décennies. Ses cahiers, ses notes et les lettres échangées avec ses collègues révèlent pourtant qu’elle avait identifié les caractéristiques essentielles de la structure de l’ADN.

Sources et Temoinages

Les archives du King's College, les carnets de laboratoire de Franklin et la correspondance conservée à la Churchill Archives Centre témoignent de la précision de son travail. Les biographies récentes, notamment celles de Brenda Maddox et de Lynne Osman Elkin, s’appuient sur ces documents pour restituer la chronologie des découvertes. Les articles de Nature de 1953, signés par Watson et Crick d’un côté, par Wilkins, Stokes et Wilson de l’autre, mentionnent explicitement les clichés produits dans l’équipe de Franklin. Les témoignages d’Aaron Klug, qui recevra le prix Nobel en 1982 pour la cristallographie des virus, soulignent la portée méthodologique de ses recherches à Birkbeck. Les procès-verbaux du Medical Research Council et les rapports du CNRS confirment également la qualité de ses travaux sur les carbones. En outre, le mémorandum de Dorothy Hodgkin après son décès insiste sur sa générosité scientifique et sa capacité à relier chimie et biologie.

Interpretations Historiques

La réputation de Franklin évolue après la publication en 1968 du récit de James Watson, The Double Helix, qui expose la rivalité au King's College mais minimise son rôle. Cette narration provoque la réaction de collègues, dont Anne Sayre, qui publie en 1975 une biographie corrective. Depuis les années 1990, l’historiographie féministe et les études de science and technology mettent en lumière les biais structurels qui ont freiné sa reconnaissance. Les travaux de Maddox, Klug ou Elkin repositionnent Franklin au cœur de l’histoire de la biologie moléculaire. Aujourd’hui, les historiens reconnaissent qu’elle disposait des données nécessaires pour proposer la double hélice et que son expertise instrumentale fut déterminante. Les débats portent davantage sur la dynamique collaborative et les obligations de partage de données dans les laboratoires financés par le Medical Research Council que sur la validité de ses résultats. Franklin apparaît ainsi comme une pionnière de la biologie structurale, victime d’un système hiérarchique mais aussi coautrice implicite d’une découverte majeure.

Heritage

Rosalind Franklin meurt le 16 avril 1958 d’un cancer de l’ovaire, probablement lié à des expositions répétées aux rayons X sans protection suffisante. Jusqu’à ses dernières semaines, elle rédige des articles sur le virus de la mosaïque du tabac et conseille ses collègues. Après sa disparition, Aaron Klug poursuit le programme virologique en reconnaissant publiquement son rôle fondateur. Son héritage se manifeste par l’instauration de prix et de bourses à son nom, l’inauguration d’instituts de recherche (Rosalind Franklin Institute à Harwell, Rosalind Franklin University aux États-Unis) et la désignation du rover martien de l’Agence spatiale européenne. Les programmes de mentoring en sciences soulignent sa persévérance, sa précision et son engagement envers les preuves empiriques. Elle est devenue une figure emblématique de la justice scientifique et de l’égalité des genres dans les laboratoires.

Réalisations et héritage

Principales réalisations

  • Photographie de diffraction Photo 51 révélant la géométrie de l’ADN B
  • Analyse pionnière de la microstructure des charbons et des carbones graphitisables
  • Détermination de la structure hélicoïdale du virus de la mosaïque du tabac
  • Modernisation des techniques de diffraction des rayons X appliquées à la biologie

Héritage historique

Rosalind Franklin incarne la précision expérimentale au service de la biologie moléculaire. Ses clichés de l’ADN, ses études du charbon et ses recherches sur les virus ont façonné des disciplines entières. Sa trajectoire rappelle l’importance de l’éthique scientifique, de l’égalité des genres et de la reconnaissance des contributions collectives.

Chronologie détaillée

Événements majeurs

1920

Naissance

Naît le 25 juillet à Notting Hill dans une famille londonienne engagée

1938

Entrée à Cambridge

Intègre le Newnham College pour étudier la chimie naturelle

1942

Recherches sur le charbon

Travaille au BCURA sur la structure des charbons et obtient son doctorat

1951

Arrivée au King's College

Prend la responsabilité de l’unité de diffraction des rayons X et photographie l’ADN

1953

Transition vers Birkbeck

Rejoint le laboratoire de John Bernal pour lancer un programme de virologie structurale

1958

Décès

Meurt à 37 ans, laissant des travaux majeurs sur les virus et les carbones

Chronologie géographique

Citations célèbres

« Les données ne valent que si elles sont interprétées avec rigueur. »

— Rosalind Franklin

« La science et la vie quotidienne ne peuvent ni ne doivent être séparées. »

— Rosalind Franklin

« Nous devons démontrer nos hypothèses, pas simplement y croire. »

— Rosalind Franklin

Questions fréquentes

Ses photographies de diffraction aux rayons X de l’ADN, en particulier la Photo 51, ont confirmé la structure en double hélice et fourni des paramètres cruciaux pour modéliser la molécule.

Elle a conduit des recherches au Laboratoire Cavendish de Cambridge, au Laboratoire central des services chimiques de l’État à Paris, au King's College London et au Birkbeck College à Londres.

Le prix Nobel de 1962 a été attribué après sa mort ; les statuts du Nobel interdisent d’honorer une personne à titre posthume.

Elle a étudié les structures du charbon et du graphite, les virus de la mosaïque du tabac et de la poliomyélite, ainsi que les transitions de phases dans des matériaux carbonés.

Institutions, bourses scientifiques, bâtiments universitaires, ainsi qu’un rover martien européen portent son nom pour souligner son apport à la compréhension du vivant.

Sources et bibliographie

Sources primaires

  • Rosalind Franklin – University of Cambridge Archives
  • Rosalind Franklin Papers – Churchill Archives Centre
  • Nature, avril 1953 – Molecular Structure of Nucleic Acids
  • Medical Research Council Reports 1951-1953

Sources secondaires

  • Brenda Maddox – Rosalind Franklin: The Dark Lady of DNA ISBN: 9780060985080
  • Anne Sayre – Rosalind Franklin and DNA ISBN: 9780393320442
  • Lynne Osman Elkin – Rosalind Franklin and DNA ISBN: 9780231066620
  • Aaron Klug – Memoirs on Structural Virology ISBN: 9789810223214
  • Jacques Mering – Diffraction des rayons X par les solides désordonnés ISBN: 9782040152035
  • ESA – ExoMars Rosalind Franklin Rover Mission Overview

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