Nelson Rolihlahla Mandela (1918 – 2013)

Résumé rapide

Nelson Rolihlahla Mandela (1918 – 2013) est un avocat figure majeure de l'histoire. Né à Mvezo, district d'Umtata, Union d'Afrique du Sud, Nelson Rolihlahla Mandela a marqué son époque par organisation de la campagne de défiance et participation à la rédaction de la charte de la liberté.

Lecture: 28 min Mis à jour: 24/09/2025
Portrait réaliste de Nelson Mandela, cheveux gris courts, chemise Madiba colorée, sourire chaleureux, éclairage évoquant la lumière du Cap.
À la une

Naissance

18 juillet 1918 Mvezo, district d'Umtata, Union d'Afrique du Sud

Décès

5 décembre 2013 Johannesburg, Gauteng, Afrique du Sud

Nationalité

Sud-africaine

Occupations

Avocat Militant anti-apartheid Chef politique Président de la République Prix Nobel de la paix

Biographie complète

Origines et Enfance

Rolihlahla Mandela naît au sein du clan Madiba de l'ethnie xhosa, dans le village de Mvezo, au bord de la rivière Mbashe, le 18 juillet 1918. Son père, Gadla Henry Mphakanyiswa, est conseiller du chef local et perd sa charge après un différend avec les autorités coloniales. Sa mère, Nonqaphi Nosekeni, élève Nelson dans la tradition méthodiste. Le surnom Rolihlahla signifie « celui qui arrache une branche d'arbre » ou, de façon figurée, « fauteur de troubles ». Après la destitution paternelle, la famille s'installe à Qunu, où Mandela garde les troupeaux et découvre les récits oraux xhosas. Sa scolarisation commence à l'école missionnaire de Qunu ; c'est là qu'une institutrice baptiste lui attribue le prénom anglais Nelson, selon l'usage colonial. En 1934, il est envoyé au collège wesleyen de Healdtown, puis à l'université de Fort Hare, institution majeure pour l'élite noire d'Afrique australe. Il y étudie les sciences humaines et participe à des débats politiques, mais est renvoyé en 1940 pour avoir soutenu un boycott étudiant contre les règles disciplinaires. Mandela prend alors conscience de la nécessité de concilier tradition xhosa et modernité, discipline personnelle et engagement collectif.

Contexte Historique

Au début du XXe siècle, l'Union d'Afrique du Sud, formée en 1910, consolide la domination des colons blancs sur la majorité noire. Les lois foncières de 1913 et 1936 confisquent la plupart des terres africaines, tandis que le système des laissez-passer (pass laws) restreint les déplacements des personnes non blanches. Après la victoire du Parti national en 1948, l'apartheid devient doctrine d'État : classification raciale, ségrégation résidentielle, interdiction des mariages mixtes, contrôle accru de l'éducation et du travail. L'économie repose sur l'extraction minière (or, diamants) et l'agriculture commerciale, accentuant les inégalités. L'African National Congress (ANC), fondé en 1912, lutte d'abord par des pétitions et des campagnes légales, mais la répression s'intensifie : massacres de mineurs (Rand Rebellion), arrestations massives lors des grèves. Les années 1950 voient la Défiance des lois injustes, la rédaction de la Charte de la liberté (1955) et la montée en puissance de l'État sécuritaire. Parallèlement, les mouvements panafricanistes et la décolonisation ailleurs sur le continent influencent la jeunesse sud-africaine. Le régime répond par la loi sur la suppression du communisme (1950), le bannissement d'opposants et la création de bantoustans, prétendus États autonomes destinés à justifier la privation de droits politiques.

Ministere Public

À son arrivée à Johannesburg en 1941, Mandela travaille comme veilleur de nuit dans une mine avant d'être recueilli par Walter Sisulu, agent immobilier et membre influent de l'ANC. Il complète ses études par correspondance et obtient un diplôme de droit à l'université d'Afrique du Sud (UNISA) puis s'inscrit à l'université du Witwatersrand pour un bachelor of laws. Avec Oliver Tambo, il fonde en 1952 le premier cabinet d'avocats noirs de Johannesburg, Mandela & Tambo, qui offre une assistance juridique aux victimes de l'apartheid. Mandela devient l'un des leaders de la Campagne de défiance de 1952, qui mobilise des milliers de volontaires contre les lois ségrégationnistes. Il est arrêté, condamné en vertu de la loi sur la suppression du communisme, et reçoit une interdiction de déplacement. Malgré ces restrictions, il contribue à la rédaction de la Charte de la liberté, adoptée à Kliptown en 1955, qui proclame l'égalité civique, la redistribution des terres et l'État de droit. Mandela est parmi les 156 dirigeants inculpés lors du procès pour trahison (1956-1961), procès marathon qui se conclut par un acquittement. Constatant l'échec des méthodes non violentes face à la violence de l'État, il prépare un tournant stratégique.

Enseignement et Message

Mandela conçoit la lutte anti-apartheid comme un combat à la fois politique, juridique et moral. Dans ses discours, il affirme l'universalité des droits civiques, cite la Déclaration universelle des droits de l'homme et s'inspire des stratégies non violentes de Gandhi tout en reconnaissant leurs limites dans un contexte de répression armée. Son message évolue de la revendication d'égalité dans le cadre sud-africain vers la défense d'une citoyenneté inclusive, non raciale. Il insiste sur la discipline militante, la nécessité d'une organisation de masse et la construction d'alliances entre Africains, Indiens, métis et Blancs progressistes. Au procès de Rivonia, sa déclaration « J'ai chéri l'idéal d'une société démocratique et libre » explicite une vision où la justice sociale et la dignité humaine transcendent la revanche. À sa sortie de prison, il fait de la réconciliation nationale un impératif stratégique, persuadé que l'Afrique du Sud ne survivra qu'en associant vérité, reconnaissance des crimes et cohabitation pacifique. Mandela prône également la lutte contre la pauvreté, l'accès universel à l'éducation et la santé, ainsi que le respect des institutions démocratiques.

Activite En Galilee

Dans le contexte sud-africain, l'équivalent des tournées galiléennes de Jésus se retrouve dans les déplacements incessants de Mandela à travers le pays. Dès la fin des années 1940, il sillonne les townships de Johannesburg (Orlando, Alexandra, Sophiatown), se rend à Port Elizabeth, Durban, Cape Town et dans les zones rurales du Transkei pour mobiliser. Il organise des cellules clandestines, coordonne les actions de l'ANC Youth League et participe à la campagne du boycott des autobus à Alexandra. Pendant la Campagne de défiance, il supervise des volontaires qui occupent des guichets réservés aux Blancs, franchissent les frontières des zones interdites et brûlent leurs laissez-passer. Après 1952, il adopte la stratégie du « plan M » pour restructurer l'ANC sous forme de réseau clandestin face aux interdictions. Même lorsqu'il se cache en 1961-1962, Mandela, surnommé le « Black Pimpernel », traverse le pays en secret pour évaluer l'état des mobilisations ouvrières et rurales, illustrant une présence continue auprès des communautés opprimées.

Montee A Jerusalem et Conflit

L'analogie de la montée à Jérusalem se matérialise dans la radicalisation post-Sharpeville et la décision d'engager la lutte armée. Le massacre de 69 manifestants pacifiques par la police à Sharpeville le 21 mars 1960, suivi de l'interdiction de l'ANC, convainc Mandela et ses pairs que la résistance doit franchir une étape. En décembre 1961, il annonce la création d'Umkhonto we Sizwe (MK), branche clandestine d'inspiration saboteuse visant les infrastructures de l'État sans faire de victimes. Mandela suit une formation militaire courte en Éthiopie, rencontre des dirigeants africains lors d'un voyage secret en 1962, puis revient en Afrique du Sud pour coordonner les actions. Arrêté en août 1962, il est d'abord condamné à cinq ans de prison pour incitation à la grève et sortie illégale du pays. Lors d'une perquisition à Liliesleaf Farm en 1963, la police découvre les plans de MK. Mandela et ses coaccusés sont jugés au procès de Rivonia. Sa plaidoirie devient un manifeste politique. Le tribunal le condamne à la réclusion à perpétuité. Mandela est transféré à Robben Island, où il mène une résistance silencieuse : amélioration des conditions de détention, organisation d'une « université clandestine », maintien du moral des prisonniers. Les autorités tentent plusieurs fois de le contraindre à renoncer à la lutte en échange d'une libération conditionnelle ; il refuse tant que l'apartheid subsiste.

Sources et Temoinages

Les sources sur Mandela sont multiples : archives coloniales, dossiers judiciaires, correspondances clandestines, témoignages d'anciens codétenus et ouvrages autobiographiques. Le procès de Rivonia (1963-1964) fournit une transcription détaillée des arguments de l'accusation et de la défense, conservée aux Archives nationales d'Afrique du Sud. Les lettres écrites de Robben Island, publiées en 2018 sous le titre Lettres de prison, éclairent sa pensée, son rapport à la famille et sa vision stratégique. Son autobiographie Un long chemin vers la liberté (1994), coécrite avec Richard Stengel, offre un récit rétrospectif de sa vie, tout en reconnaissant l'apport collectif de l'ANC. Les travaux journalistiques d'Anthony Sampson et de Mary Benson, ainsi que les recherches universitaires de Tom Lodge, Luli Callinicos ou Raymond Suttner, confrontent témoignages, archives de l'ANC et documents du gouvernement pour restituer le déroulement des campagnes. Les minutes de la Commission vérité et réconciliation (1996-1998) témoignent de son influence sur la justice transitionnelle. Enfin, les discours prononcés lors des sessions du Parlement sud-africain, les résolutions de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) et les débats au sein des Nations unies attestent de la portée internationale de son action.

Interpretations Historiques

Les historiens analysent Mandela comme produit d'une génération traversée par le colonialisme tardif, la modernisation urbaine et la montée des nationalismes africains. Les études de Shula Marks et de Saul Dubow soulignent l'articulation entre tradition xhosa (structures claniques, conseils de sages) et politique moderne (partis, syndicats, droit). Certains chercheurs, comme Stephen Ellis, interrogent les relations entre l'ANC et le Parti communiste sud-africain, mettant en évidence la dimension marxiste-léniniste de certains cadres. D'autres, tels que Verne Harris ou Xolela Mangcu, insistent sur la capacité de Mandela à transformer son charisme en autorité légitime, en combinant fermeté stratégique et empathie. Les critiques de gauche, notamment certains militants du Congrès panafricain (PAC), lui reprochent un compromis trop favorable au capital blanc ; à l'inverse, des conservateurs ont longtemps dénoncé son passé « terroriste ». Depuis sa présidence, les débats portent sur l'efficacité de ses politiques socio-économiques, la lenteur des réformes foncières et l'héritage institutionnel laissé à ses successeurs. Malgré les controverses, la recherche contemporaine reconnaît le rôle déterminant de Mandela dans la stabilisation de la transition démocratique sud-africaine et la diffusion mondiale du concept de réconciliation.

Heritage

Libéré le 11 février 1990, Mandela conduit l'ANC à la table des négociations avec le gouvernement de Frederik de Klerk. Les accords de CODESA (1991-1993) jettent les bases d'une constitution intérimaire et de la protection des droits fondamentaux. Élu président lors des premières élections multiraciales du 27 avril 1994, il forme un gouvernement d'unité nationale incluant l'ANC, le Parti national et l'Inkhata Freedom Party. Il instaure la Commission vérité et réconciliation, présidée par Desmond Tutu, pour révéler les crimes de l'apartheid et favoriser la catharsis collective. Sa politique de nation-building se manifeste symboliquement lors de la Coupe du monde de rugby 1995, lorsqu'il endosse le maillot des Springboks pour soutenir l'équipe nationale auparavant associée au pouvoir blanc. Sur le plan international, il défend la solidarité africaine, soutient les négociations de paix au Burundi et plaide pour la lutte mondiale contre le VIH/sida. Après son retrait en 1999, il crée la Fondation Nelson Mandela, la Fondation Nelson Mandela pour l'enfant et le Fonds Mandela-Rhodes pour l'éducation. Son héritage se mesure dans les constitutions adoptées dans plusieurs pays africains, les programmes d'éducation à la citoyenneté et la journée internationale Nelson Mandela (18 juillet) consacrée au service public. Mandela reste une référence pour les mouvements contemporains de justice sociale, qui continuent de débattre de la meilleure manière de conjuguer mémoire, réparation et transformation structurelle.

Réalisations et héritage

Principales réalisations

  • Organisation de la Campagne de défiance et participation à la rédaction de la Charte de la liberté
  • Cofondation d'Umkhonto we Sizwe et maintien de la résistance clandestine
  • Conduite des négociations constitutionnelles et des premières élections démocratiques
  • Mise en place de la Commission vérité et réconciliation et promotion de la réconciliation nationale

Héritage historique

Nelson Mandela a accompagné l'Afrique du Sud dans le passage de la ségrégation raciale institutionnalisée à une démocratie constitutionnelle fondée sur les droits humains. Sa stature morale, sa capacité à pardonner sans oublier et son engagement envers les institutions ont fait de lui une référence mondiale pour les mouvements de libération, les processus de justice transitionnelle et les campagnes contemporaines contre les discriminations. Son héritage demeure vivant dans les politiques publiques sud-africaines, les programmes éducatifs internationaux et la célébration annuelle de la Journée Nelson Mandela consacrée au service communautaire.

Chronologie détaillée

Événements majeurs

1918

Naissance

Naissance à Mvezo, Transkei, au sein du clan Madiba

1944

Ligue de jeunesse de l'ANC

Cofonde la Youth League et dynamise l'ANC

1952

Campagne de défiance

Dirige la désobéissance civile contre les lois d'apartheid

1964

Procès de Rivonia

Condamné à la prison à perpétuité pour sabotage

1990

Libération

Sort de la prison Victor Verster et reprend la direction de l'ANC

1994

Présidence

Devenu premier président noir de l'Afrique du Sud

2013

Décès

Décès à Johannesburg après une vie consacrée à la justice

Chronologie géographique

Citations célèbres

« J'ai chéri l'idéal d'une société démocratique et libre dans laquelle toutes les personnes vivent ensemble en harmonie et avec des chances égales. »

— Nelson Rolihlahla Mandela

« L'éducation est l'arme la plus puissante que l'on puisse utiliser pour changer le monde. »

— Nelson Rolihlahla Mandela

« Être libre, ce n'est pas seulement se débarrasser de ses chaînes, c'est vivre d'une façon qui respecte et renforce la liberté des autres. »

— Nelson Rolihlahla Mandela

Questions fréquentes

Nelson Mandela est né le 18 juillet 1918 à Mvezo, dans l'Union d'Afrique du Sud, et il est décédé le 5 décembre 2013 à Johannesburg, en Afrique du Sud.

Il a été condamné en 1964 à la prison à perpétuité lors du procès de Rivonia pour sabotage et complot visant à renverser le régime d'apartheid, après avoir cofondé la branche armée de l'ANC, Umkhonto we Sizwe.

Mandela a passé 27 ans en détention, principalement sur l'île-prison de Robben Island, puis à Pollsmoor et à la prison Victor Verster avant sa libération en 1990.

Mandela a conduit les négociations avec le gouvernement sud-africain, favorisé une transition pacifique vers la démocratie et promu la réconciliation nationale, ce qui a abouti aux premières élections multiraciales de 1994.

Ses mémoires Un long chemin vers la liberté, les archives de l'ANC, les procès-verbaux du procès de Rivonia, les travaux de la Commission vérité et réconciliation et les biographies de chercheurs comme Anthony Sampson ou Mary Benson constituent les sources majeures.

Sources et bibliographie

Sources primaires

  • Nelson Mandela — Un long chemin vers la liberté
  • Procès de Rivonia — Transcriptions officielles
  • Commission vérité et réconciliation — Rapports finaux

Sources secondaires

  • Anthony Sampson — Mandela: The Authorised Biography ISBN: 9780006388450
  • Tom Lodge — Mandela: A Critical Life ISBN: 9780192802460
  • Mary Benson — Nelson Mandela: The Man and the Movement ISBN: 9780140079234
  • Xolela Mangcu — Biko: A Life ISBN: 9781350168162
  • Shula Marks — Not Either an Experimental Doll ISBN: 9780253287139
  • Raymond Suttner — The ANC Underground ISBN: 9781431406893
  • Saul Dubow — Apartheid, 1948-1994 ISBN: 9780198733560

Voir aussi

Sites spécialisés

⚔️

Batailles de France

Découvrez les batailles liées à ce personnage

👑

Dynasties Legacy

Bientôt

Explorez les lignées royales et nobiliaires

📅

Timeline France

Bientôt

Visualisez les événements sur la frise chronologique