Marco Polo (1254 – 1324)

Résumé rapide

Marco Polo (1254 – 1324) est un marchand figure majeure de l'histoire. Né à Venise, République de Venise, Marco Polo a marqué son époque par voyage transcontinental de venise à la chine à travers la route de la soie.

Lecture: 28 min Mis à jour: 26/06/2024
Portrait historique de Marco Polo, marchand vénitien vêtu d’une robe de soie rouge sombre et d’un bonnet de fourrure, tenant un rouleau de cartes, fond évoquant la route de la soie médiévale.
À la une

Naissance

1254 Venise, République de Venise

Décès

8 janvier 1324 Venise, République de Venise

Nationalité

Vénitien

Occupations

Marchand Explorateur Émissaire auprès de la cour mongole Auteur de récits de voyage

Biographie complète

Origines et Enfance

Né en 1254 au sein d’une famille de marchands vénitiens aisés, Marco Polo grandit dans un contexte de commerce maritime florissant. Son père Niccolò et son oncle Maffeo, engagés dans le trafic avec Constantinople et la mer Noire, sont absents pendant sa petite enfance : ils entreprennent un long voyage vers la cour du Grand Khan, ne revenant à Venise qu’en 1269. Marco est alors éduqué par sa mère et sa famille élargie, dans l’apprentissage du calcul commercial, de la lecture et des langues commerciales de la Méditerranée orientale. Les chroniques vénitiennes attestent d’une jeunesse marquée par la culture mercantile et par la familiarité avec les institutions de la République de Venise, cité-État dont les routes commerciales s’étendent jusqu’à l’Asie mineure. La mort de sa mère durant son adolescence et le retour des deux frères Polo le placent rapidement sur la voie du voyage. En 1271, âgé d’environ dix-sept ans, Marco accompagne son père et son oncle dans une nouvelle expédition vers l’Orient, décidée après la demande formelle de Kubilaï Khan de recevoir des missionnaires et de l’huile du Saint-Sépulcre. Les sources indiquent que Marco reçoit avant le départ la tonsure symbolique de la confrérie des marchands vénitiens et que la famille obtient des lettres pontificales de Grégoire X pour garantir leur mission diplomatique. Ces éléments soulignent la confluence entre ambitions religieuses et intérêts commerciaux propres aux grandes familles vénitiennes du XIIIe siècle.

Contexte Historique

La seconde moitié du XIIIe siècle est dominée par l’expansion mongole et l’intégration d’un immense territoire eurasiatique sous l’autorité de la dynastie Yuan fondée par Kubilaï Khan en 1271. Cette Pax Mongolica assure une relative sécurité aux routes caravanières reliant la Méditerranée à la Chine. Pour les cités marchandes comme Venise ou Gênes, l’accès aux marchés de l’Asie intérieure – soies, pierres précieuses, épices et savoir-faire techniques – représente un enjeu stratégique majeur. Le monde méditerranéen est alors traversé par des rivalités politiques : la Quatrième croisade a détourné l’attention vers Constantinople, tandis que les États latins d’Orient déclinent. Les Polo évoluent dans ce contexte de compétition commerciale intense et de diplomatie religieuse où le pape tente de rapprocher les Mongols pour contrer les puissances islamiques. La capitale mongole Khanbalik (aujourd’hui Pékin) devient un centre cosmopolite où convergent artisans persans, ingénieurs chinois et savants musulmans. Les réformes administratives de Kubilaï, fondées sur l’héritage chinois de la dynastie Song, transforment la fiscalité, la monnaie et les infrastructures. Ce cadre explique l’importance du témoignage de Marco Polo : il décrit un empire qui, pour l’Europe latine, relève encore du merveilleux mais repose sur une administration rationalisée et sur un commerce international structuré.

Ministere Public

Le voyage entamé en 1271 conduit la caravane Polo à traverser la Méditerranée orientale, la côte de la Cilicie arménienne, puis la Syrie franque avant de gagner l’intérieur des terres par la Perse. Les chroniques rapportent leur passage par Ayas, Laïas, Tabriz et la Haute Mésopotamie, où les Polo rencontrent des comptoirs nestoriens et musulmans. Marco observe les cultures zoroastriennes de Yazd, les mines perses et la production de gemmes dans le Baloutchistan. Ils franchissent le plateau du Pamir, cheminant le long de la branche nord de la route de la soie, puis atteignent Kachgar, Yarkand et les oasis du bassin du Tarim. Arrivés à Shangdu (Xanadu) après plus de trois ans de voyage, les trois Vénitiens sont reçus par Kubilaï Khan, qui apprécie leur maîtrise des langues et leur expérience commerciale. Marco Polo est intégré comme serviteur laïc dans la maison impériale. Son récit mentionne qu’il apprend à lire les écritures mongole, ouïghoure et persane, et qu’il accompagne des missions diplomatiques vers le sud de la Chine, l’Annam, le Yunnan ou même la péninsule indienne. Les historiens modernes considèrent plausibles ses fonctions d’observateur et d’administrateur local, car les Yuan utilisaient fréquemment des étrangers non mongols pour réduire l’influence des élites chinoises locales. Durant ses années de service, Marco décrit les recensements fiscaux, la logistique des relais postaux (yam) et l’usage des billets de banque en papier émis par le Trésor impérial. Il témoigne de l’organisation des grandes cités chinoises telles que Khanbalik et Hangzhou (Quinsai), détaillant les quartiers artisanaux, les ponts, les marchés et la présence d’entrepôts d’État. Les passages consacrés à la production de sel, à l’extraction de charbon ou à la culture du riz illustrent la précision économique de son regard. Ses observations sur la péninsule malaise, les royaumes indiens et l’île de Java reposent sur des informations de seconde main recueillies auprès de marins ou d’administrateurs rencontrés à la cour.

Enseignement et Message

Le Livre des merveilles du monde, dicté par Marco Polo, adopte une structure géographique qui reflète la hiérarchie impériale mongole. Loin d’un simple récit d’aventure, l’ouvrage compile des connaissances topographiques, économiques et ethnographiques destinées à informer les lecteurs occidentaux. Marco insiste sur l’efficacité administrative de Kubilaï Khan, sur la tolérance religieuse relative accordée aux chrétiens nestoriens, aux bouddhistes et aux musulmans, et sur la richesse des ressources naturelles asiatiques. L’enseignement implicite de son récit réside dans la reconnaissance d’un monde plus vaste et plus organisé que l’Occident latin ne l’imaginait. Marco Polo adopte parfois un ton admiratif, comparant les infrastructures hydrauliques chinoises aux réalisations romaines, et souligne la rationalité des systèmes de pesée, de mesure et de distribution alimentaire. Il rapporte également les pratiques juridiques locales, les rites bouddhiques et les croyances chamaniques, contribuant à une première ethnographie descriptive. Son message encourage les marchands européens à s’ouvrir à de nouvelles alliances commerciales et souligne l’importance stratégique de la route maritime via l’océan Indien, qu’il emprunta lors de son retour pour escorter la princesse mongole Kokachin vers la Perse. Les descriptions de contrées merveilleuses, de pierres qui brûlent (charbon) ou d’animaux exotiques comme les rhinocéros de Sumatra frappent l’imagination médiévale, mais elles s’appuient sur des observations directes ou sur des témoignages recueillis auprès d’interlocuteurs crédibles de l’empire mongol.

Activite En Galilee

L’intégration de Marco Polo dans l’appareil administratif des Yuan se traduit par des missions régulières en Chine méridionale. Il affirme avoir gouverné la ville de Yangzhou pendant trois ans, affirmation débattue mais compatible avec la pratique mongole de confier des charges à des étrangers de confiance. Les chercheurs contemporains, s’appuyant sur l’analyse toponymique et sur les archives chinoises, estiment qu’il a plutôt exercé des fonctions d’inspection et de rapport auprès du darughachi (gouverneur). Ses voyages en Mandchourie, au Yunnan et en Birmanie sont documentés par ses descriptions précises des minorités ethniques, des systèmes d’irrigation et de la faune locale. La mention des chevaux de Ferghana, des perles de Ceylan et des mosquées de Quanzhou indique qu’il a fréquenté les zones littorales où la diaspora musulmane jouait un rôle essentiel. Les relations commerciales qu’il observe entre marchands arabes, persans et chinois servent de matrice aux futurs réseaux eurasiatiques. Pendant ses années en Asie, Marco Polo communique également avec des missionnaires latins comme Giovanni da Montecorvino, actif en Chine à partir de 1291. Le recoupement de leurs témoignages atteste d’une présence chrétienne latine limitée mais bien organisée, soutenue par Kubilaï dans une logique de pluralisme religieux pragmatique.

Montee A Jerusalem et Conflit

Après près de dix-sept ans au service du Khan, la famille Polo exprime son désir de rentrer à Venise. Kubilaï Khan, vieillissant, accepte leur départ en 1291 à condition qu’ils escortent la princesse Kokachin jusqu’en Perse pour l’unir au souverain ilkhanide Arghoun. Le voyage de retour se fait par mer : ils quittent Quanzhou avec une flotte mongole, traversent la mer de Chine méridionale, atteignent Sumatra, le golfe du Bengale, puis Hormuz. Plusieurs membres de l’expédition périssent, mais les Polo arrivent finalement à Tabriz et livrent Kokachin à Ghazan, successeur d’Arghoun. En 1295, ils regagnent Venise avec un trésor de pierres précieuses dissimulées dans leurs vêtements. Leur retour coïncide avec la poursuite des guerres commerciales entre Venise et Gênes. Marco est capturé en 1298 lors de la bataille navale de la Curzola. Emprisonné à Gênes, il rencontre l’écrivain toscan Rustichello de Pise, auteur de romans arthuriens, à qui il dicte son expérience. Ce contexte de captivité explique la structure littéraire du Livre des merveilles, mêlant observations factuelles et procédés narratifs inspirés des romans courtois. À sa libération en 1299, Marco Polo retourne à Venise, épouse Donata Badoer et participe à la gestion des affaires familiales, en investissant dans la compagnie marchande du clan Polo. Les documents notariés vénitiens le mentionnent comme homme d’affaires actif, sans qu’il reparte pour de longues expéditions. Les dernières années de sa vie sont marquées par des litiges fiscaux, des actes de charité envers couvents et hospices, et par la rédaction de son testament en 1323, dans lequel il confirme la véracité de ses récits en déclarant n’avoir relaté qu’une partie de ce qu’il avait vu.

Sources et Temoinages

La source principale sur la vie de Marco Polo demeure le Devisement du monde, aussi appelé Il Milione, dont le manuscrit original en franco-italien est perdu mais transmis par de nombreuses versions manuscrites en français, en italien, en latin ou en vénitien. La critique textuelle moderne s’appuie sur l’édition de Benedetto (1928) et sur les travaux de Luigi Foscolo Benedetto et de Mario Eusebi pour reconstituer la version la plus proche de la dictée originale. Des documents d’archives confirment plusieurs éléments du récit : registres notariés vénitiens attestant la présence des Polo à Venise avant 1269, actes commerciaux de 1321 mentionnant Marco comme marchand, ou encore la mention de son emprisonnement à Gênes dans les chroniques de Raffaino Caresini. Les sources persanes et chinoises ne citent pas explicitement Marco Polo, mais corroborent plusieurs descriptions comme l’usage de la monnaie en papier, la structure des relais postaux ou les campagnes militaires contre le royaume de Pagan. Les récits d’autres voyageurs latins – Guillaume de Rubrouck, Jean du Plan Carpin ou Odoric de Pordenone – offrent des points de comparaison qui confirment l’exactitude générale des observations géographiques et culturelles de Marco Polo, malgré quelques exagérations dans les chiffres de population ou dans l’évaluation des richesses.

Interpretations Historiques

Depuis le XIXe siècle, les historiens et géographes évaluent la fiabilité du témoignage de Marco Polo. Les critiques du siècle des Lumières soupçonnaient une compilation d’histoires empruntées, mais les recherches menées par Henry Yule, Henri Cordier et Paul Pelliot ont démontré que de nombreux détails techniques – terminologie mongole, descriptions de l’administration fiscale, mentions des provinces chinoises – ne pouvaient être connus sans expérience directe ou sans sources asiatiques fiables. Au XXe siècle, sinologues et médiévistes ont poursuivi cette analyse critique. Jacques Gernet et Igor de Rachewiltz ont souligné la précision des toponymes et l’actualité des informations sur la cour Yuan, tandis que les archéologues ont confirmé l’existence des ponts monumentaux et des canaux qu’il décrit. Des débats persistent sur son rôle exact à Yangzhou ou sur l’itinéraire précis suivi dans le Yunnan, mais l’historiographie s’accorde sur l’authenticité générale de son séjour prolongé en Chine. Les études récentes insistent sur la dimension transculturelle de son récit : Frances Wood a relativisé sa présence permanente à la cour, mais des réponses argumentées de spécialistes comme Stephen Haw ont démontré la cohérence interne du texte. Les historiens de la géographie, tels que Felipe Fernández-Armesto, insistent sur l’impact du livre sur la cartographie européenne, notamment sur l’Atlas catalan (1375) et sur les cartes de Fra Mauro au XVe siècle.

Heritage

Le testament de Marco Polo, daté de janvier 1324, léguant des sommes aux couvents de San Lorenzo et de San Giovanni, témoigne d’une intégration complète dans l’aristocratie marchande vénitienne. Son décès le 8 janvier 1324 à Venise marque la fin d’une vie consacrée au commerce et au témoignage. L’héritage de Marco Polo réside avant tout dans la diffusion d’un savoir géographique fiable sur l’Asie. Son Livre des merveilles circule rapidement, inspirant les voyages de Niccolò de Conti au XVe siècle et fournissant à Christophe Colomb une source d’informations sur les potentiels marchés asiatiques – Colomb possédait un exemplaire annoté du texte. Les missionnaires jésuites du XVIIe siècle s’y réfèrent encore pour dialoguer avec les savants chinois. Sur le plan culturel, Marco Polo devient un symbole des échanges eurasiatiques. Sa figure nourrit la littérature, la peinture et, plus récemment, le cinéma. Les analyses contemporaines sur la mondialisation médiévale l’utilisent pour illustrer les circulations de technologies (papier-monnaie, poudre à canon), de produits (soie, épices) et d’idées religieuses. Les colloques universitaires marquant le 700e anniversaire de sa mort, en 2024, confirment l’actualité des recherches sur ses voyages, notamment grâce aux études interdisciplinaires combinant philologie, sinologie, archéologie et géomatique.

Réalisations et héritage

Principales réalisations

  • Voyage transcontinental de Venise à la Chine à travers la route de la soie
  • Service diplomatique auprès de Kubilaï Khan dans l’Empire mongol
  • Rédaction du Livre des merveilles du monde, source majeure sur l’Asie médiévale
  • Influence durable sur la cartographie et l’exploration européenne

Héritage historique

Figure emblématique de l’exploration médiévale, Marco Polo a transformé la connaissance occidentale de l’Asie grâce à un témoignage détaillé sur la Chine des Yuan, sur l’administration mongole et sur les réseaux commerciaux transcontinentaux. Son récit a alimenté les cartes, inspiré les explorateurs et renforcé l’idée que la route vers l’Extrême-Orient pouvait être maîtrisée par des marchands latins.

Chronologie détaillée

Événements majeurs

1254

Naissance

Naît à Venise dans une famille de marchands

1271

Départ vers l’Asie

Quitte Venise avec son père Niccolò et son oncle Maffeo

1275

Arrivée à la cour de Kubilaï Khan

Atteint Shangdu et entre au service du Khan

1295

Retour à Venise

Revient après vingt-quatre ans d’absence

1298

Captivité à Gênes

Dicte son récit de voyage à Rustichello de Pise

1324

Décès

Meurt à Venise et rédige son testament

Chronologie géographique

Citations célèbres

« Je n’ai pas raconté la moitié de ce que j’ai vu, car je savais que l’on ne me croirait pas. »

— Marco Polo

« Les voyages nous montrent la diversité du monde et la mesure des empires. »

— Marco Polo

« Dans la cour du Grand Khan, chacun est jugé selon ses capacités et non selon sa naissance. »

— Marco Polo

Questions fréquentes

Marco Polo était un marchand vénitien du XIIIe siècle dont le voyage de plus de vingt ans en Asie, notamment au service de Kubilaï Khan, a donné lieu à un récit détaillé de l’Empire mongol et de la Chine des Yuan.

Il quitte Venise en 1271 avec son père Niccolò et son oncle Maffeo et ne rentre qu’en 1295, après avoir traversé la Perse, l’Asie centrale et la Chine.

Selon son récit, Marco Polo fut utilisé comme émissaire et observateur par Kubilaï Khan, parcourant différentes provinces de l’Empire mongol pour rapporter des informations administratives et commerciales.

Capturé par Gênes en 1298, Marco Polo dicta ses souvenirs à l’écrivain Rustichello de Pise, produisant le Livre des merveilles du monde, aussi appelé Il Milione.

Son livre a nourri l’imaginaire géographique européen, informé les cartographes et inspiré des explorateurs comme Christophe Colomb, tout en diffusant des descriptions précises des cultures et infrastructures asiatiques.

Sources et bibliographie

Sources primaires

  • Marco Polo – Il Milione (Le Devisement du monde)
  • Rustichello de Pise – Manuscrits franco-italiens du Devisement du monde
  • Igor de Rachewiltz – The Secret History of the Mongols: A Mongolian Epic Chronicle

Sources secondaires

  • Henry Yule & Henri Cordier – The Book of Ser Marco Polo
  • Paul Pelliot – Notes on Marco Polo
  • Igor de Rachewiltz – Papal Envoys to the Great Khans
  • John Larner – Marco Polo and the Discovery of the World ISBN: 9780300099263
  • Frances Wood – Did Marco Polo Go to China? ISBN: 9780813335091
  • Stephen G. Haw – Marco Polo’s China ISBN: 9780415331926
  • Felipe Fernández-Armesto – Pathfinders ISBN: 9780393331665

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